Sport et prothèse totale du genou

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Aujourd’hui, la pratique des activités sportives est recommandée chez tous les sujets quel que soit leur âge en raison de ses effets bénéfiques sur la santé. Une activité régulière permet de la prévenir les pathologies liées à la sédentarité : obésité, diabète, hypercholestérolémie, artérite, insuffisance coronarienne, HTA, ostéoporose...

Un effet psychologique bénéfique est également obtenu avec diminution de l’anxiété et de la dépression.

En ce qui concerne la prothèse du genou, est-ce que le sport entraine des contraintes particulières et des risques d’usure ? Est-ce que d’autres éléments tels que la technique chirurgicale, la rééducation postopératoire et l’activité physique préopératoire peuvent avoir une influence sur la reprise du sport ?
 
Les risques sur la prothèse liés au sport
1-    Lors de la marche, les contraintes appliquées au genou sont équivalentes à trois fois le poids du corps. Lors d’une course à vitesse de 12 km/h, la contrainte est de 10.3 fois le poids du corps. A ce jour aucune étude n’a établi que l’activité physique augmentait le risque d’usure et de descellement des implants.

Les contraintes qui s’exercent sur la prothèse portent à trois niveaux : L’os, l’implant et l’ancrage qui est intermédiaire entre les deux.

Au niveau de l’os, le risque est surtout lié aux traumatismes avec les fractures. Au niveau de l’ancrage de la prothèse (avec ou sans ciment), une sollicitation extrême pourrait conduire à l’apparition de liserés et évoluer vers un descellement.

La fracture ou le bris d’un composant est exceptionnel avec les implants actuels.

2-    L’usure des implants
Des phénomènes d’usure du polyéthylène (PE) ont été observés. D’énormes progrès ont été accomplis dans la qualité du PE. Aujourd’hui, l’espérance de vie des prothèses s’est considérablement accrue avec des taux de survie de 99% à 20 ans.

L’incidence de la rééducation.
La rééducation préopératoire  prépare le patient à sa chirurgie et contribue à une récupération plus rapide. La rééducation postopératoire  est primordiale. Elle s’attachera à retrouver la mobilité articulaire et à récupérer la force musculaire. Toute reprise d’activités physiques a comme préalable une bonne récupération musculaire de la cuisse.

L’incidence de la technique opératoire
Aucun élément technique (mini incision, ciment ou non, resurfaçage de la rotule, assistance par ordinateur) n’a fait la preuve d’une influence particulière sur la reprise du sport. ll parait évident que qu’une prothèse bien axée, stable du point de vue ligamentaire et possédant une bonne flexion donnera les meilleures chances de reprise d’activités sportives.

Activité physique et sportive préopératoire
L’activité physique et la pratique d’un sport avant l’intervention sont des éléments déterminants, pour la reprise du sport en postopératoire.Un patient qui n’a pas pratiqué spécifiquement un sport a moins de chance de retrouver un niveau sportif en postopératoire. Un opéré qui ne faisait pas de sport prend le risque de se blesser. Une grande expérience sportive en préopératoire donne toutes les chances de reprendre les activités en toute sécurité.

Les recommandations ou conseils
Elles sont au nombre de trois :

En premier lieu, la demande de pratiques sportives chez les sujets porteurs de prothèse du genou doit être étudiée au cas par cas.

1- Il est déconseillé  de pratiquer un sport à risques avec contact ou fort impact et en compétition en raison du risque de survenue d’un accident aigu.                                               
2- Quelque soit le sport, une pratique intensive n’est pas recommandée.
3- Il est conseillé de reprendre un sport antérieurement pratiqué avec d’éventuelles adaptations ; par exemple, utilisation d’une voiturette pour le golf.
 
Sports recommandés Sports autorisés avec adaptations
ou avec bon niveau initial
Sports déconseillés
Bicyclette : excellent si on reste sur terre Golf avec voiturette
En évitant les postures extrêmes
Course à pied : possible avec prothèse de hanche)
Natation (battement)   
Aquagym
Randonnées avec bâtons et sans port de charge Ski nautique
Peut-être le monoski
Rameur Tennis en double Foot ball
Voile croisière mieux que dériveur Ski descente
(sur pistes bleues)
Baskett & Hand ball.
Les sports de pivot contact
Bowling : sport qui demande surtout de l’attention Chasse en restant prudent Haltérophilie
Contrainte de charge
Plongée en apnée avec palmes Equitation pour cavaliers entrainés Karaté : sport de combat
Ski de fond : sportif entraîné Patinage (glace, roulette) sports de glisse Parachutisme : risque à la réception
 
Une étude a été réalisée sur 83 golfeurs amateur avec plus de 3 ans de recul après leur prothèse de genou. Ils jouaient en moyenne 3.7 parcours par semaine.

Après prothèses, les golfeurs ont vu leur handicap s’élever en moyenne de 4.6 et leur drive diminuer en moyenne de 12 m. Parmi eux 87% utilise une voiturette : 84% n’ont pas de douleurs pendant le jeu, mais ont une fatigue après l’effort. Enfin les patients ont repris le  golf en moyenne 18 semaines après la chirurgie.
 
En conclusion le patient qui souhaite reprendre des activités sportives ne doit pas être découragé. Par contre il doit être informé des risques liés à cette pratique.