Complications générales

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La liste ne peut être qu’exhaustive. Les complications sont présentées ici de façon chronologique pendant et après l’intervention et par ordre de fréquence.

Pendant l’intervention

1-      Les complications liées à l’anesthésie.

· Ce document (tiré des recommandations de la Société Française d’Anesthésie Réanimation) est destiné à vous informer sur l’anesthésie, ses techniques et ses risques. Les médecins anesthésistes répondront à vos questions.

· Nous vous demandons de le lire attentivement, afin de pouvoir donner votre consentement à la technique d’anesthésie qui vous sera proposée.

· L’anesthésie est un ensemble de procédés et de gestes qui permettent la réalisation d’une opération chirurgicale, en modulant l’état de conscience, et en supprimant ou en atténuant la douleur et le déclenchement de certaines réactions de l’organisme.

Il existe deux types d’anesthésie utilisée en chirurgie du genou.

· L’anesthésie générale
est un état comparable au sommeil, produit soit par l’injection intra-veineuse de médicaments, soit par la respiration de vapeurs anesthésiques à l’aide d’un dispositif approprié, les deux modes pouvant être associés.

· L’anesthésie loco-régionale
permet de n’endormir que la partie du corps sur laquelle aura lieu l’opération. Son principe est de bloquer le fonctionnement des nerfs de cette région, en injectant à leur proximité un produit anesthésique local. Il existe différentes techniques.
Un bloc tronculaire ou un bloc plexique peut être effectué pour anesthésier un membre, ou une région du corps.
La rachi-anesthésie et l’anesthésie péri-durale sont deux formes d’anesthésie loco-régionale, dans lesquelles le produit anesthésique est injecté à proximité de la moëlle épinière et des nerfs qui sortent de celle-ci. Elles concernent plus particulièrement les membres inférieurs.

Une anesthésie générale peut être associée, ou devenir nécessaire, notamment en cas d’insuffisance de l’anesthésie loco-régionale.

Les blocs et l’anesthésie péri-durale sont également réalisés pour la prévention de la douleur post-opératoire.

Pourquoi devez-vous venir en consultation d’anesthésie avant l’intervention ?
La consultation par un médecin anesthésiste a été légalement rendue obligatoire par un décret du 5 décembre 1994 (Article D 712-40 du Code de la Santé Publique) pour tout acte non urgent, opération ou examen, demandant une anesthésie, générale ou loco-régionale.
Cette consultation doit avoir lieu plusieurs jours avant l’acte concerné. Elle se passe au cabinet médical.

A la clinique, une deuxième visite pré-anesthésique sera effectuée, également par un médecin anesthésiste, la veille ou quelques heures avant l’intervention.

Au cours de la consultation ou de la visite, vous êtes invité(e) à poser les questions que vous jugerez utiles à votre information.
Le choix du type d’anesthésie sera envisagé en fonction de l’acte prévu, de votre état de santé, et des résultats du bilan pré-opératoire éventuellement prescrit.

Vous devez savoir que le choix final de l’anesthésie relève de la décision et de la responsabilité du médecin anesthésiste qui pratiquera l’anesthésie.
Ce médecin peut être un autre médecin que celui que vous aurez rencontré en consultation.

Comment serez-vous surveillé(e) pendant l’anesthésie et au réveil ?
L’anesthésie se déroule dans une salle équipée d’un matériel adéquat, adapté à votre cas et vérifié avant utilisation. Tout ce qui est en contact avec votre corps est soit à usage unique, soit désinfecté ou stérilisé.
En fin d’intervention, vous serez conduit(e) dans une salle de surveillance post-interventionnelle (anciennement salle de réveil) pour y être surveillé(e) de manière continue avant de regagner votre chambre.
Durant l’anesthésie et votre passage en salle de surveillance post-interventionnelle (SSRPI), vous serez pris(e) en charge par un médecin anesthésiste et un personnel infirmier spécifiquement formé, affecté en permanence à ces services, sous la responsabilité du médecin anesthésiste.

Quels sont les risques de l’anesthésie ?
Tout acte médical, même conduit avec compétence et dans le respect des données acquises de la science, comporte un risque. Les conditions actuelles de surveillance de l’anesthésie et de la période du réveil permettent de dépister rapidement les anomalies et de les traiter. Exceptionnellement, des circonstances particulières peuvent conduire à une issue fatale.

· Anesthésie générale : quels sont les éventuels inconvénients et risques ?
Les nausées et les vomissements au réveil sont devenus moins fréquents. Les accidents liés au passage de vomissements dans les poumons sont très rares si les consignes de jeûne pré-opératoire sont bien respectées.
L’introduction d’un tube dans la trachée (intubation) ou dans la gorge (masque laryngé) pour assurer la respiration pendant l’opération peut par la suite provoquer des maux de gorge ou un enrouement passager.
Des traumatismes dentaires sont également possibles. C’est pourquoi il est important que vous signaliez tout appareil ou toute fragilité dentaire particulière.
 
2-      Les complications liées à la chirurgie.
Elles peuvent être liées à un problème technique ou à une anomalie anatomique.

· Complications liées au bris d’instrument.
Le bris d’un instrument à l’intérieur de l’articulation peut nécessiter l’ablation de celui-ci avec éventuellement une incision supplémentaire.

· Complications neurovasculaires.
C’est une plaie d’un vaisseau ou d’un nerf pendant l’intervention. Une telle lésion peut nécessiter une réparation mais peut laisser persister des séquelles à type de paralysie. C’est le risque d’atteinte du nerf sciatique poplité externe dans l’ostéotomie tibiale pour arthrose.

· Il existe d’autres risques,
avec possibilités de déchirure d’un tendon fragilisé ou d’une fracture d’un os ostéoporotique pendant l’intervention. C’est le cas d’une prothèse totale du genou chez un sujet âgé. Les suites opératoires pourront en être modifiées avec par exemple une décharge prolongée.

Après l'intervention

• Les complications thromboemboliques.
Ce sont les complications les plus fréquentes au cours de la chirurgie orthopédique. C’est la phlébite qui peut survenir malgré le traitement préventif, les anticoagulants. Elle peut entraîner dans certains cas une complication pulmonaire plus grave avec une embolie. Elle peut laisser persister des séquelles d’œdème au niveau du membre inférieur.
La phlébite survient plus fréquemment chez les personnes ayant déjà présenté des phlébites, chez les personnes prenant des traitements à base d’oestroprogestratifs (pilule), qu’il est conseillé de suspendre un mois avant l’intervention.
Les autres facteurs de risque sont l’âge au-delà de 40 ans, les cardiopathies décompensées, les alitements précédant l’intervention, la présence de varices, les infections généralisées et l’obésité.
Le traitement préventif consiste en une injection quotidienne d’héparine de bas poids moléculaire mais pas dénuée de risques, avec en particulier la baisse des plaquettes sanguines. Une surveillance avec dosage des plaquettes bihebdomadaire, s’impose au cours du traitement.


• La douleur.
En post opératoire, la douleur doit être contrôlée par les antalgiques et rester supportable. Il faut bien sûr accepter une certaine sensibilité lors des premières séances de rééducation. La survenue d’une douleur anormalement forte ou anormalement prolongée devrait rechercher une complication et doit être signalée au personnel soignant. A distance de l’opération, en période de rééducation, la survenue de douleurs devrait faire rechercher un surmenage articulaire. Il faut alors en premier lieu mettre le genou au repos.
La persistance des douleurs et leur caractère nocturne doivent faire rechercher une déminéralisation sur la radiographie.
Enfin, il arrive qu’un genou reste douloureux après une intervention chirurgicale sans explication précise. C’est une séquelle rare mais que l’on peut rencontrer.


• L’infection.
L’infection est la complication la plus redoutée et la plus grave en chirurgie orthopédique. L’usage d’une salle opératoire blanche avec une serre, d’un flux laminaire vertical, de matériel à usage unique, de l’antibioprophylaxie, réduisent considérablement le risque infectieux à un taux inférieur à 1 %. La survenue d’une infection peut conduire à une ré intervention chirurgicale.
L’infection en chirurgie orthopédique est gravissime. La prévention de l’infection nécessite le traitement de tous les foyers infectieux avant l’intervention : foyer dentaire, infection urinaire, plaies cutanées telles que des lésions variqueuses.
Après mise en place d’une prothèse, il est impératif de traiter énergiquement toute infection quelle que soit sa localisation et son importance.
L’infection d’une prothèse peut nécessiter l’ablation de celle ci et le blocage du genou. Les cas gravissimes peuvent conduire à l’amputation de la jambe.


• La décompensation du sujet âgé.
Indépendamment des complications de l’anesthésie, une intervention chez un sujet âgé peut entraîner un retentissement sévère avec altération de la conscience et à terme une baisse de l’autonomie. Il faut donc en pré opératoire, apprécier le risque en regard des avantages, et savoir parfois déconseiller une chirurgie de prothèse chez un sujet fragile dont la qualité de vie reste acceptable.

• La raideur.
Un des buts de la rééducation post opératoire est la récupération de l’amplitude articulaire. Cette récupération demande une participation active de l’opéré à sa rééducation. Les délais de récupération sont très variables d’un individu à l’autre, ils dépendent de l’ancienneté des troubles et de l’état du genou le jour de l’intervention.
La raideur, surtout si elle est associée à de la douleur, de façon anormale dans les suites, peut être en rapport avec une décalcification du genou. On parle d’évolution algodystrophique. Cette complication liée à l’intervention est favorisée par un terrain osseux, par une rééducation trop agressive ou par un surmenage lié à une reprise trop précoce de l’activité. Elle nécessite une modification du protocole post opératoire (rééducation, des traitements médicaux et surtout du repos avec un allongement des temps de récupération et de l’arrêt de travail).
La persistance d’une raideur à distance peut nécessiter une réintervention sous arthroscopie ou à ciel ouvert.

• Les complications cutanées.
Toute chirurgie du genou nécessite une ou plusieurs incisions cutanées même si elles sont parfois très courtes comme dans le cas de l’arthroscopie. Ces incisions peuvent être à l’origine de troubles de la sensibilité au pourtour de la cicatrice avec comme conséquence une gêne lors de la position à genoux au sol. Le choix de l’incision doit tenir compte de ce risque dans certaines professions.
L’incision à la face antérieure du genou peut donner une cicatrice épaisse et dysesthésique (trouble de la sensibilité cutanée) malgré le soin apporté à la suture. C’est la cicatrice chéloïde qui peut être définitive.


• Hématome-hémarthrose.
C’est un saignement persistant après l’intervention responsable d’une collection dans les tissus (hématome) ou d’une accumulation de sang dans l’articulation (hémarthrose). L’hématome peut diffuser spontanément et donner lieu à des ecchymoses (bleu) à la surface de la peau. L’évolution est spontanément favorable. L’hémarthrose, si elle est importante, peut nécessiter une évacuation chirurgicale.